Bonjour
a vous, J'ai récemment reçu des remarques intéressantes sur mon
deuxième lieu de stage dans le champ du handicap. La question portait
sur la compatibilité de ma
foi d'avec l'accompagnement dans la sexualité de personnes adultes
handicapées. J'ai bien évidement répondu que je ne voyais -en ce qui me
concerne- aucun problème à accompagner des personnes
déficientes ou psychotiques dans une sexualité régulée par des
moyens de contraception. Toutefois il m'a tout de même fallu approfondir
cette question plus avant et c'est ainsi que j'ai proposé
cette question sur le forum de la cité catholique. L'épouse de Gyrovague m'a gentiment répondu en
portant à ma connaissance les écrits de Jean Vanier.
J'ai donc commencé la lecture de "Homme et Femme Dieu les fit"
et j'en ressors complètement bouleversé.
J'y ai bien évidement trouvé des réponses mais aussi des pistes
d'accompagnements bien plus poussées que je ne l'aurait imaginé.
Notamment des réponses philosophiques et psychologique dans
l'accompagnement de la sexualité. Certains d'entre eux se trouvent
couronnés de succès et d'autres pas.
Il ressort de cette lecture que la contraception dans le domaine du
handicap ne pose pas de problème pour un accompagnant chrétien et même
l'homosexualité des résidents peut être accompagné !
Comme le précise Jean Vanier à la page 12 :
"Dans ce livre, il est question des relations entre hommes et
femmes. J'ai choisi de ne pas aborder ce qui touche à l'orientation
homosexuelle. Nous sommes tous frères et soeurs devant Dieu, mais
l'orientation homosexuelle est quelque chose de différent. La personne doit être respectée dans sa différence et accompagnée comme tout un chacun pour devenir la plus humaine
possible."
Quelles sont les réponses qui nous permettent d'admettre la contraception dans le domaine du handicap ?
Tout simplement que les personnes accompagnées doivent disposer d'un
consentement éclairé sur la question des accompagnements qui leur sont
propres (cf. Loi 2002-2). Le discours chrétien n'est
pas différent ! C'est par un libre choix éclairé que nous
accepterons ou pas le Christ à l'heure de la mort.
Nous ne pouvons pas demander aux personnes d'aller au delà de leur
limites et il nous faut respecter et accompagner les limites des
personnes.Les personnes souffrant de handicaps mentaux et de
troubles associés ont pour la plupart fait une expérience
douloureuse de la vie relationnelle étant enfant. Ces expériences
peuvent également se prolonger vers l'âge adulte et renforcer la
muraille qui les sépare d'une véritable vie sociale et/ou
communautaire.
Pour comprendre la position de l'Église catholique en matière de
contraception il nous faut premièrement nous poser des question
philosophiques sur ce qu'est la vie. La vie, nous a produit, elle
produit également tous le vivant. Nous sommes le prolongement de ce
qui nous a précédé et cela remonte à l'aube des temps. C'est ici que
nous pouvons considérer le caractère infiniment précieux
et rare de ce que nous sommes. Nous avons une seule chance sur 39
millions que le bon spermatozoïde vienne féconder l'ovule et faire de
nous ce que nous sommes. Si nous considérons cela au regard
des 1 chance sur 39 millions de nos parents, grand parents etc...
Combien y a-t-il au final de chance pour que vous existiez ? Les chances
sont tellement infimes que cela fait de nous : Un
miracle.
La vie nous a fait naître et la contraception barre la route à la
vie. Il s'en suit des comportements désordonnés dans la vie
relationnelle. Nous voulons de l'autre sexuellement mais pas comme si
c'était une personne. Nous ne sommes pas prêt à assumer la
responsabilité d'une naissance. Nous ne voulons tout simplement pas
accueillir la vie de l'autre et qui nous a vu naître un jour. Nous
prenons la vie comme un du et ne donnons rien en retour. Nous ne
voulons que notre plaisir personnel. Nous jouissons contre nous même et
notre nature profonde faite pour la vie relationnelle
amoureuse dans toutes les dimensions de notre être. Sans quoi,
l'autre devient un "moyen" de plaisir et n'est plus considéré comme une
personne. Nous ne lui offrons pas l'entièreté de nous même
et nous ne voulons pas de son entièreté. Pour approfondir cette
question lire l'encyclique Humanae Vitae de Paul VI.Vous pourrez également lire le témoignage passionnant de Natalia Trouiller qui ne "coupe pas les cheveux en
quatre".
Le Magistère de l'Église précise de plus que : "Pour
former un jugement équitable sur la responsabilité morale des sujets et
pour orienter l'action pastorale,
on tiendra compte de l'immaturité affective, de la force des
habitudes contractées, de l'état d'angoisse ou des autres facteurs
psychiques ou sociaux qui amoindrissent voire exténuent la
culpabilité morale". (CEC 2352-2354)
Nous comprenons donc au final que les personnes handicapées
souffrent de troubles relationnels. Qu'a cause de la contraception elles
ne peuvent approfondir le mystère de l'amour et de l'accueil
de la vie au sein de la relation de personne à personne. C'est ce
que déclare Jean Vanier dans le livre cité plus haut à la page 214 et
215 :
"Beaucoup de parents sont inquiets (..) de la permissivité sexuelle
qui s'est propagé dans certains pays. Je connais, dans certaines
institutions, des équipes éducatives qui prétendent agir pour
le bien être et la libération des personnes handicapées; croient,
sans se poser de question, qu'il faut encourager les relation sexuelles
sans discernement, donnant régulièrement des
contraceptifs et prônant l'avortement en cas "d'accident" (L'accueil de la vie est elle vraiment un accident ?)."
Il n'est bien évidement pas question d'imposer à des personnes
handicapés de ne pas prendre des contraceptifs. Mais allons nous
jusqu'au bout de l'accompagnement des personnes en les leur
imposants ? Ne peuvent-ils avoir la possibilité d'avoir une vie
amoureuse relationnelle (qui contribue à leur libération, leur bien
être) et être progressivement introduite sur la finalité de la
sexualité ? Nous pourrions même aller jusqu'à sortir la loi 2002-2
qui stipule clairement que les personnes doivent avoir accès à l'information, Quelle doivent être bénéficiaire d'une
"prise en charge ou accompagnement individualisé et de qualité, respectant un consentement éclairé."
En conclusion, nous ne pouvons pas demander aux personnes d'aller au
delà des limites qui sont les leurs, toutefois notre travail éducatif
ne doit pas s'arrêter ici. Il s'agit d'accompagner les personnes, dans leur vie de couple, de les informer sur la sexualité et l'accueil de la vie qui peut en découler. De remettre entre leur
mains le libre choix éclairé de la contraception ou non.
A final, je ne vois donc pas de problème pour accompagner dans la
vie relationnelle et sexuelle des personnes handicapées tout en étant
catholique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire